En provenance du Kenya et de Rome, Soeur Maureen, Patricio et Adela, nous nous sommes rendus au Malawi du 17 au 23 novembre, pour renforcer le réseau de l´Observatoire Mondial des Femmes de l'UMOFC avec des femmes catholiques et d'autres institutions.Ça a été une expérience de "d'Avent anticipé", car l'un des mots qui résume notre voyage est ESPOIR.
La réalité : le Malawi, l'un des pays les plus pauvres du monde, où plus de 60 % des habitants vivent dans la pauvreté, une situation encore plus marquée dans les zones rurales. A cela s'ajoute un problème majeur de sécurité alimentaire, amplifié ces dernières années par des conditions climatiques défavorables, rendues encore plus difficiles par le cyclone qui a frappé le pays en mars 2024. Environ 9 millions de personnes, soit près de la moitié de la population du Malawi, ont été affectées et 4,2 millions de personnes souffrent actuellement d'une grave insécurité alimentaire. Cette situation a de graves conséquences sur la vie des familles. La pauvreté et la faim sont une source de violence domestique et les taux de malnutrition, en particulier chez les enfants, sont très élevés.
Signes d'espoir : Doreen Zimba, présidente de CWA, l'Association des Femmes Catholiques du Malawi, et Sœur Teresa Mulenga, de la Congrégation des Sœurs Thérésiennes, Ils nous ont accompagnés pour que nous puissions être témoins de la transformation de la vie des gens par la force de l'amour et de la solidarité.
Nous avons visité la communauté de Mithugu à Phalombe, dont les maisons et les cultures ont été gravement endommagées par le cyclone, mais qui a reçu de l'aide pour recommencer à cultiver, et où les hommes et les femmes travaillent ensemble pour prévenir la violence domestique.
À Lilongwe, la capitale, nous avons entendu le témoignage de deux femmes ayant survécu à la violence de leur partenaire, elles ont réussi à sauver leur vie mais se sont retrouvées sans ressources financières. Les femmes de la CWA les aident à s'en sortir.
Le camp de réfugiés de Dzaleka accueille plus de 50 000 personnes, principalement originaires de la République démocratique du Congo, du Rwanda et du Burundi. Il a débuté en 1994 en tant qu'installation temporaire et s'est transformé en une communauté permanente. Malgré les difficultés et les défis auxquels ils sont confrontés chaque jour, ils vivent dans l'espoir. Lors de la célébration eucharistique dans l'une des deux paroisses, nous avons été émus par le témoignage et l'énergie déployés pour aller de l'avant et par l'impact positif sur la communauté, fruit des efforts et du courage, en particulier des femmes catholiques. Lors de cette visite, nous étions accompagnés par les membres du Conseil de la CWA, composé des Présidentes diocésaines des 8 diocèses du Malawi, des religieuses qui sont leurs conseillères et des aumôniers. Elles ont distribué de la nourriture et des produits de première nécessité aux familles les plus démunies. Nous avons été touchées par l'accueil enthousiaste et l'invitation à danser ensemble comme des sœurs de la même famille humaine.
Renforcer les réseaux : Vu que la mission de l'Observatoire de l'UMOFC est celle de donner de la visibilité aux femmes, en particulier aux plus vulnérables, d'inspirer et de générer des stratégies pastorales de la part de l'Église, des synergies de la part des ONG de la société civile, des politiques publiques de la part des États et des contributions à l'agenda international qui favorisent le développement humain intégral des femmes et celui de leurs familles, de leurs communautés et de leurs peuples.
Pour ce faire, nous avons rendu visite à l'archevêque de Blantyre, Thomas Msusa, et à l'évêque de Zomba, Alfred Mateyu Chaima. Nous leur avons présenté les résultats d'entretiens menés auprès de 10 790 femmes africaines, dont 81,6 % ont déclaré avoir subi des violences domestiques. Ils ont apprécié très positivement le travail que les femmes catholiques de la CWA et les religieuses font déjà pour lutter contre ce fléau et ont offert leur soutien pour continuer à travailler ensemble.
Sœur Agnes Magalasi, Secrétaire Générale de l'AWRIM (Association of Women in Religious Institutes of Malawi), s'est également engagée à diffuser le travail du WWO parmi les congrégations religieuses et à renforcer le travail conjoint avec le CWA au niveau diocésain et national.
Afin d'établir des synergies avec d'autres ONGD, nous avons organisé une réunion avec les responsables de CARITAS-Malawi, qui se sont montrés disposés à soutenir le travail de la WWO.
Dans le but de diffuser le travail de WWO, nous sommes allés avec Sr Teresa Mulenga à Lunta TV et à Malawi Broadcasting Corporation (MBC), qui se sont engagés à travailler en réseau pour renforcer les projets que nous menons et les communiquer à l'ensemble du pays.
Quelque chose de nouveau est en train de germer
Au cours de ce voyage, nous avons été témoins que la vie ressurgit toujours de la main
de Dieu, qui rend nouvelles toutes choses, à travers les mains et les cœurs de tant de personnes de bonne volonté que nous avons rencontrées au Malawi, semant et cultivant des graines d'espoir.
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