top of page

Les villes camerounaises de Bamendjou et de Bafoussam accueillent le film « Invisibles »

Des membres de l’ALVFF affichent leur satisfaction à la fin de la projection du film «Invisibles»


Par Esther Nyacke Ntah


« Une femme se marie-t-elle par amour ou pour de l’argent ? » c’est la question qu’ont eue les cinéphiles après le visionnage du film « INVISIBLES » de l’Observatoire Mondial des Femmes (WWO). Ce documentaire a été projeté au Collège Polyvalent Marie Reine des Apôtres (COPOMARA) de Bamendjou le mercredi 22 mai 2024, et à Bafoussam le 23 mai 2024 au siège de l’Association de luttes contre les violences faites aux femmes (ALVFF).


A Bamendjou, les élèves du Copomara ont commencé par rechigner, parce qu’ils ne comprenaient pas pourquoi Sœur Florette, leur Principal, les avait retenus au collège pour une séance cinématographique, alors que c’était le début des vacances scolaires. Ils ont finalement retrouvé leur entrain, grâce aux explications de la Community manager du WWO. Ils furent donc rassurés lorsqu’ils comprirent que le WWO est un projet de l’Union Mondiale des Organisations Féminines Catholiques (UMOFC), qui encourage les femmes victimes de violence à se rendre visibles et à s’autonomiser.


Contrairement aux élèves du Copomara, les membres de l’ALVFF de Bafoussam ont accueilli avec joie la nouvelle de la projection du film « Invisibles » au siège de leur association. Quoi que ces derniers soient des experts de la maltraitance féminine, l’idée de voir un film axé sur les violences sexistes était une activité bien novatrice pour eux. Car, comme le regrette l’une de leurs membres, ils font des travaux sur les violences basées sur le genre, mais ne songent pas à les archiver comme le WWO.


A la fin du visionnage, les élèves du Copomara ont manifesté leur plaisir d’avoir regardé ce film qui prône la valorisation de la femme. De leur avis, les images enjouées, tels que : le ballet des élèves, la danse traditionnelle des femmes, les chrétiens chantant à l’église viennent opportunément atténuer les témoignages poignants de ces femmes qui ont subi la maltraitance. Quant aux professeurs de ce collège, ils ont trouvé fabuleux que l’OMF porte à l’écran les femmes victimes de violence, quoi que déplorant le fait que ce film se soit uniquement focalisé sous l’angle de l’autonomisation des femmes. Ce constat a amené la professeure Evelyne à remarquer que « l’absence de scènes de violence sur ces protagonistes ne permet pas de discerner vraiment les traumatismes qu’elles ont vécus, ni même d’en mesurer les conséquences dans leur vie. »


Les élèves et les professeurs du Copomara visionnent attentivement le film « Invisibles »


Du côté de l’ALVFF, la présence des hommes parmi les cinéphiles nous a permis de réaliser que la question des violences sexuées préoccupe aussi la gent masculine. C’est donc avec bonheur que nous avons accueilli ces propos de Monsieur Arnaud Selabi, Coordonnateur de l’APD : « j’ai eu du plaisir à voir ce documentaire. Sur ce, je me déclare ambassadeur de cette noble cause. »


Au-delà de ces euphories, les cinéphiles de Bafoussam et de Bamendjou ont observé que les femmes victimes de violence ne sont pas uniquement celles sans ressources financières, comme le laisse entendre le film « Invisibles ». Car, l’on retrouve aussi dans certains foyers des femmes nanties, qui endurent la torture de leur conjoint sans gémir. Et, pour justifier leur propos, ils nous ont raconté l’histoire de l’enseignante d’université, qui a souvent été rudoyée par son époux, puis a fini par succomber suite à ces coups. Cet exemple nous oblige à reconnaître que la problématique de la violence à l’égard des femmes est un fléau très complexe qui nécessite des analyses bien approfondies. Ces études sont d’autant plus nécessaires, parce que les Nations Unies considèrent les violences faites aux femmes comme une violation des droits humains.

Comments


  • Instagram
  • Facebook
bottom of page